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Le café réduirait le risque de cancer de la prostate agressif, and what else ? PDF Imprimer Envoyer

Les résultats issus des 2 méta-analyses évaluant l'association entre consommation de café et risque global de cancer de la prostate (CP) restent équivoques. De plus aucune des études n'a exploré une possible relation avec les sous groupes de CP classés par grade en fonction de leur agressivité.

C'est l'objectif de cette étude de cohorte prospective de 6 017 hommes issus de la « Collaborative cohort study in the UK » entre 1970 et 1973 et suivis jusqu'au 31 décembre 2007. Elle a évalué l'association entre la consommation de café et l'incidence globale du CP ainsi qu'avec l'incidence des CP de grades spécifiques définis selon le score de Gleason. (Le score de Gleason se base sur l'architecture microscopique du CP afin d'en déduire des informations pronostiques et s'exprime en grade faible 7).

Durant la période d'un suivi médian de 28 ans, 318 cas de CP ont été identifiés. Les résultats montrent que la consommation la plus forte de café (>= 3 tasses/j) est associée à une diminution de 55 % du risque des cancers les plus agressifs (Gleason>7) par rapport à ceux qui ne boivent pas de café. Par contre aucune association n'est trouvée avec le risque global de CP. Ces résultats ont été ajustés à certains facteurs confondants (âge, statut social, IMC, tabac, taux de cholestérol, pression artérielle systolique, consommation d'alcool).

Les auteurs concluent que si la consommation de café ne diminue pas le risque global de CP elle diminue toutefois le risque des CP les plus agressifs. Cela pourrait s'expliquer, entre autre, par la diminution du taux d'IGF-1 chez les buveurs de café, ce facteur de croissance étant associé à une incidence plus élevé de CP agressifs.

Cette conclusion semble un peu trop optimiste. Si Les auteurs ont la franchise d'admettre que leur étude souffre de plusieurs biais, 3 d'entre eux sont relativement importants :

1) la consommation de café a été évaluée uniquement au début d'étude, de plus sans notion quantitative (volume des tasses..) ni qualitative (décaféiné ...),
2) les méthodes d'évaluation du CP ont beaucoup évolué en particulier avec l'apparition du dosage de PSA,
3) le grade de Gleason n'est documenté que pour une partie des cancers.

Echapper au CP à coups de « petits noirs » ? Pas si sûr !

 

Univadis - 15/7/12 - R.Courie